Le Centre des femmes du Haut-Saint-François, La Passerelle, participe au mouvement 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes dont la thématique est Parlons-en!
Du 25 novembre au 6 décembre, le Centre des Femmes du Haut-Saint-François, La Passerelle, participera au mouvement 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes dont la thématique de 2021 est Parlons-en ! Des ateliers de sensibilisation ainsi qu’une vigile en l’honneur des 14 femmes assassinées à l’école Polytechnique de Montréal en 1989 seront organisés.
Avec la thématique Parlons-en !, l’objectif est de sensibiliser les gens à dénoncer les situations de violence. Une activité est organisée le 2 décembre par les responsables de La Passerelle où le documentaire T’as juste à porter plainte sera présenté, suivi d’une discussion de groupe. « T’as juste à porter plainte, les gens pensent que c’est super facile, mais il y a tout le processus émotionnel, tous les enjeux que ça apporte », exprime Angelica, intervenante à La Passerelle.
Le 6 décembre en soirée, une vigile sera organisée en mémoire des 14 jeunes femmes qui ont été assassinées à la Polytechnique de Montréal en 1989. Cette activité mixte se déroulera à l’extérieur devant le centre des femmes à Cookshire. Les membres y feront notamment la lecture d’une lettre ouverte concernant les féminicides de 2021 et l’impact de la pandémie sur la violence conjugale. Y seront également nommés des souhaits et des suggestions de ce que le gouvernement pourrait faire face à cette problématique.
« La hausse du féminicide nous paralyse de plus en plus et on en fait des cauchemars, on ne fonctionne plus, l’anxiété et la peur nous gagnent. On perd nos enfants, on perd notre vie, on perd tout. Est-ce un virus que le gouvernement n’est pas capable de traiter et dont le système de santé et le système de justice n’ont pas les compétences d’agir face à la situation ? », exprime Gisèle, membre du comité d’organisation. Avec les 12 jours d’action, le message principal qu’elle veut faire passer est le désir que les instances judiciaires criminalisent les actes de violence. Elle souhaite que les victimes puissent retrouver une sécurité lorsqu’elles sont en public et au privé. Que les gens réagissent lorsqu’ils sont témoins. « De ne pas avoir peur, s’il se passe quelque chose dans le voisinage, de prendre le téléphone et d’appeler pour venir en aide », ajoute-t-elle.
Selon Gisèle, ce ne sont pas les victimes qui devraient quitter le domicile, mais plutôt l’agresseur. « Au lieu que ce soit les femmes et les victimes qui vont en centre d’hébergement, pourquoi pas les agresseurs à réguler leur comportement ? », explique Angelica. Elle croit qu’un programme devrait être mis en place pour aider les agresseurs au lieu que ce soit toujours les victimes qui doivent recommencer à zéro.
Rappelons que c’est le 17 décembre 1999 que l’ONU proclamait le 25 novembre Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Cette date est celle à laquelle les sœurs Mirabal, trois militantes politiques dominicaines, ont été brutalement assassinées en 1960. Au Québec, les 12 jours d’action se terminent le 6 décembre en commémoration à l’attentat de la Polytechnique en 1989 où 14 femmes ont été brutalement assassinées parce qu’elles étaient des femmes. Le mouvement est alors l’occasion de demander des engagements concrets de la part des gouvernements afin d’éliminer les violences systémiques.
Au moment d’écrire ces lignes, une vingtaine de féminicides ont eu lieu au Québec depuis le début de l’année 2021, dont 17 dans un contexte de violence conjugale. Pour les membres du centre, ce chiffre est inacceptable et les instances gouvernementales se doivent de réagir.
Les informations concernant les ateliers de La Passerelle ainsi que la vigile du 6 décembre se retrouvent sur la page Facebook Centre des Femmes du HSF, La Passerelle.